
Le 01 octobre 2025, Erwan Dupuy, PDG du groupe Evoriel a pris la parole au congrès de l'UNIS à Strasbourg, pour alerter sur les enjeux majeurs du secteur de l'immobilier.
Enjeu n°1 - Le financement de la rénovation énergétique des copropriétés : l'urgence est là !
Le "mur des 96 milliards": c'est l'énorme besoin pour rénover le parc immobilier privé. En tant que syndic, nous avons conscience des défis auxquels nous faisons face.
Chez Evoriel, seulement 1% des immeubles sous gestion ont bénéficié de travaux de rénovation énergétique au cours des dix dernières années. Ce chiffre est bien trop faible face aux besoins colossaux qui se profilent : la rénovation doit être massifiée !
Une solution ? L'emprunt collectif à adhésion obligatoire - pour rendre les projets accessibles aux ménages modestes et répartir les coûts dans le temps et sur les propriétaires successifs. Attention à clarifier sa mise en oeuvre : comment convaincre les copropriétaires solvables de participer ? Comment le déployer en pratique aux copropriétés les plus fragiles ?
Enjeu n°2 - Investissement locatif : passons à l'action !
Le marché locatif est grippé : l'offre se raréfie, les loyers baissent et la fiscalité devient de plus en plus complexe. Nous devons reconnaître l'importance des bailleurs privés, qui logent près de 60% des locataires en France. Le statut du bailleur privé, proposé dans le rapport Daubresse-Cosson, doit absolument être adopté. Si on ne le fait pas maintenant, on condamne encore davantage le marché locatif.
L'amortissement fiscal de 5% à la location nue est une excellente idée, et soyons vigilants à ne pas conditionner ce même amortissement fiscal sur l'ancien. La condition de travaux énergétiques (au moins 15% de la valeur du bien) effacerait tout l'intérêt du LMNP sur l'ancien. C'est pourtant le dernier véhicule qui attire aujourd'hui les bailleurs privés (faute de programme de défiscalisation au soutien du neuf). Il faut réviser cette clause pénalisante, qui s'appliquerait de surcroit à la majorité des biens loués.
Enjeu n°3 - L'encadrement des loyers : il est crucial de mettre fin à la fausse bonne idée d'une régularisation trop rigide.
Nous avons besoin de simplicité et de visibilité pour que les bailleurs puissent investir sereinement. L'encadrement actuel est trop complexe et inéquitable, il réduit l'offre locative. Un encadrement de loyers n'est pertinent que pour le logement social ou intermédiaire - mais le reste du marché locatif doit rester libre.
En conclusion, le temps n'est plus à l'attente : la rénovation énergétique des copropriétés et l'investissement locatif sont critiques pour sortir de la crise du logement.